LE RECIT DE L’INTIME

La sensation d’exigence absolue et radicale que l’on éprouve à la vision des films de Bergman résulte de la singularité du dessin de vie auquel il était parvenu vis à vis de lui-même : une vie dans l’art, où la frontière entre l’intime et le travail avait voléen éclat.
Se mettre à l’écoute de ce qui est né, de ce qui a été créé grâce àcette rare exigence, est riche d’enseignements pour qui tente de se frayer un chemin de compréhension au sein de l’éparpillement intime de l’individu.

Il y a chez les nombreux personnages imaginés par Bergman, un matériau unique d’expérimentation pour les acteurs. Cheminer pas à pas au plateau, en creusant et donc en révélant peu à peu le suc des émotions qui fondent ces personnages, est une occasion rare de toucher avec le corps et l’intelligence la complexité d’individus semblables à nous-mêmes.

La nécessaire relation de confiance entre le metteur en scène et les acteurs est au cœur de cette « œuvre monde ». En 1973, Liv Ullmann, qui fut une de ses grandes interprètes, parlait ainsi de Bergman : « Il dépend beaucoup de ses acteurs. Il les écoute et il les regarde. Il les pousse àexprimer ce qu’ils ont àdonner. Il voit ce que l’on essaie d’exprimer et il construit àpartir de là. »

​

​

©DR / Source internet